Dans notre petite bulle de printemps dans la serre, nos mains sont occupées à bichonner vos futurs repas. D’une certaine manière, on s’invite à votre table, dans votre routine nourricière. C’est le privilège de notre métier : vous nourrir.

Une mince paroi de plastique sépare l’hiver de l’été. Une journée le Soleil nous chauffe la couenne, et l’autre la neige tombe en abondance. Mars, cela rime avec contraste.

À la maison, nous sommes des ‘locageeks’. Il est très fréquent aux repas que  nos enfants passent des commentaires du genre : ‘est-ce que c’est le fromage qui est fait avec le lait de la ferme de la maman d’Alek?’ ou encore ‘Moi si ce n’est pas les concombres d’Anny je n’en mange pas!’ et le mystère classique ‘Mais je ne comprends pas, c’est qui qui a fait les Cheerios?’.

Il existe des irréductibles qui veulent voir neiger jusqu’au début avril. On les appelle des producteurs de fraises.

On l’appelle comme ça dans la famille. Le train des fraises. Rien à voir avec une ferme laitière. C’est une expression qui fait littéralement référence à un train, qui fait trembler les rails avant d’entrer dans la gare. Le hic, c’est qu’il n’arrête pas. Lorsqu’il passe devant nous, il faut sauter dedans, prêt ou pas. Cela ressemble à ça, produire des petits fruits.