Chronique

Une commotion agricole

Cela fait depuis octobre déjà que nous sommes arrivés sur la ferme. Il n’y a pas eu de répits depuis. Mon conjoint et moi avions l’intention naïve de commencer à partager dès notre arrivée, via ce blogue, notre toute nouvelle vie de relève agricole. Le but était de saisir nos impressions immédiates, nos rêves et nos ambitions, nos objectifs et nos défis à venir. Le tout afin d’en rire dans un an ou deux en nous relisant et en constatant à quel point nous étions à côté de la plaque.

Et bien, nous avons sorti la plume un peu plus tard que prévu, et ce délai à lui seul résume bien nos premiers mois ici. C’est la folie, parfois le chaos, une aventure unique et nous n’avons absolument aucune idée d’où se trouve cette fuite par où s’échappe notre temps à grand débit!

Commençons par le début

Mais tout d’abord, une petite présentation s’impose. Mon nom est Madeleine, j’ai 34 ans, et je dois très certainement être tombée sur la tête. J’ai laissé tout récemment une carrière bien rémunérée d’ingénieure en automatisation, pour devenir à temps plein la relève agricole de mes parents chez Nordvie. Et je ne suis pas seule à avoir subi cette commotion agricole, mon conjoint Marc-André et notre fils Norbert font partie de l’aventure, tout comme mes parents Normand et Sylvie qui ont battu le sentier que nous nous apprêtons à suivre.

Bien entendu, je ne me suis pas réellement fracassé le crâne. Ce changement drastique dans nos vies a été longuement réfléchi et planifié. Certains diront quand même que je suis complètement folle et que je cours à ma perte en y entrainant ma famille, et d’autres qu’une magnifique vie bucolique nous attend. La réalité sera sans doute très loin de ces deux extrêmes romanesques.

Je ne dresserai pas maintenant cette fameuse liste d’attentes et d’espoirs que nous fondons dans cette nouvelle étape (le temps continu à fuir plus vite que les aiguilles de l’horloge et je dois choisir ce que je fais des minutes qu’il me reste aujourd’hui). Je me contenterai pour le moment de dépeindre le portrait de notre quotidien.

Le chaos

Nous habitons la grande maison de la ferme, déguisée pour l’occasion en chantier de rénovation qui devrait la transformer en une maison multigénérationnelle (un côté pour mes parents, l’autre pour nous). Nos boîtes ne sont toujours pas ouvertes et se confondent pêle-mêle aux avoirs de mes parents avec qui nous cohabitons. Ça, c’est la portion chaos. Impossible de retrouver quoi que ce soit. Même si parfois c’est très difficile de ne pas disjoncter, nous avons trouvé le moyen de chacun se creuser notre petit nid et de bâtir une toute nouvelle routine étrange, tapissée de boîtes à couche remplies de nos possessions et empilées aux quatre coins des pièces.

Pour ce qui est de la folie, et bien pas de pitié pour les nouveaux (ni pour les anciens d’ailleurs!). Une ferme c’est déjà beaucoup d’ouvrage. Cela a commencé à l’automne par la récolte et la transformation des produits du jardin familial. Puis nous avons planté de l’ail pour l’été prochain. Après ce sont enchaînées des journées débiles d’embouteillage rush de nos alcools et de nos jus pour les marchés de Noël qui eux, nous ont demandé des déplacements aux quatre coins de la région et de la province. En janvier, il faut enclencher rapidement la planification de l’été à venir afin de passer au plus vite nos commandes de plants et semis. Par-dessus tout ça, s’ajoute la paperasse énergivore, mais essentielle pour la transaction de la ferme et les demandes d’aide financière pour la relève agricole.

Mon conjoint lui est déjà monopolisé à temps plein par son entreprise de développement et de design interactif. Le plan initial est qu’il conserve son entreprise et n’accorde qu’une fraction de son temps à la ferme. Mais là aussi il faut s’ajuster car malgré nos multiples recherches sur le sujet, le temps ne pousse pas dans les champs.

Pour ce qui est de mes parents, ils travaillent déjà quasiment à temps plein à l’extérieur de la ferme en plus de consacrer beaucoup d’heures à celle-ci. Ils sont des super héros.

Et comme si cela ne suffisait pas, nous avons une maison à continuer de rénover.

Malgré tout ça, nous gardons le sourire. Cette vie nous l’avons choisie, et il n’en tient qu’à nous de la mener où nous voulons aller!

Madeleine Olivier

Madeleine Olivier

Chroniqueuse

5 réponses
  1. Sylvie olivier
    Sylvie olivier dit :

    J’ai tellement confiance en toi ma belle nièce Madeleine je sais que tu es une femme très organisée et tu as des bons employés entre autre Normand et Sylvie et la relève qui pousse le petit Norbert et aussi Marc-Andre qui accepte de vivre ce beau challenge. Alors bonne santé ,chance, récolte et beaucoup de plaisirs
    🤗☀️❤️🍷🍓🍓🍓

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  1. […] plan c’est de chauffer tous les bâtiments de l’entreprise et la maison multigénérationnelle grâce au glycol chauffé dans la fournaise à […]

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